H L'Âge-Mort G
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La dénomination d'Âge-Mort réfère à une période historique oubliée, dont la fin marque le début du calendrier ysarien, il y a plus de 7000 ans.
Le manque de sources écrites témoignant des événements de l'Âge-Mort - qui lui donnera son nom - n'est pas en corrélation avec l'ignorance de l'écriture, contrairement à ce que l'on pourrait croire. En effet, de rares documents écrits datant de l'Âge-Mort y survécurent, prouvant ainsi que le manque de traces écrites trouve sa raison ailleurs. La raison susmentionnée est aussi simple que terrifiante :
De toute évidence, le règne humain manqua de prendre fin.
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I - Traumatisme Universel
Bien que les raisons exactes de la quasi extinction de la race humaine ne soient pas connues, la majorité des traces archéologiques découvertes à ce jour penchent pour la Théorie Fratricide.
Mentionnée pour la première fois par l'historien Skaïnru Ypsttannos ( 2099 - 2177 ) dans son ouvrage "À la Recherche des Temps Oubliés", cette théorie imagine des affrontements séculaires opposant les peuples humains antiques entre eux, avec tant de violence que leur nombre s'en amenuit dangereusement, au point qu'il n'était plus possible pour eux de résister à la menace omniprésente de l'Ysarie. La race humaine frôla ainsi l'extinction, et fut contrainte à une réconciliation universelle, afin de préserver son unique chance de survie par le nombre.
Ayant vu la fin de près, le règne humain s'assagit en faisant de l'entente entre les peuples la pierre angulaire d'une nouvelle ère, l'Âge-Éternel. Ainsi, et ce jusqu'à nos jours, les affrontements interhumains furent très rares, et souvent à petite échelle, les Grandes-Cités ayant chacune signé un pacte de non-agression, stipulant qu'une cité s'opposant à une autre par les armes s'exposera à des représailles armées de la part de toutes les autres Grandes-Cités.
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II - Commencement de l'Âge Éternel
Alors que le règne humain de l'Ouest faillit s'éteindre, les chefs des derniers clans humains, en guerre depuis des siècles, s'accordèrent à proclamer une armistice, et à s'unir en une nouvelle nation, l'Union Humaine.
La quasi-totalité des populations humaines se regroupèrent alors dans les anciennes ruines d'une citée fortifiée - l'actuelle Brialtude, dont ils firent l'unique capitale humaine. Une nouvelle langue fut alors créée et adoptée par tous, l'ysarien, afin d'abattre les barrières entre les anciens clans, et de permettre à une nouvelle génération de vivre en harmonie, délestée des anciennes querelles et rivalités. L'utilisation des anciennes langues fût alors bannie, jugée source de rancune et de patriotisme malvenu - les ouvrages non-traduits devinrent alors peu à peu obsolètes. L'histoire des anciennes guerre devint un sujet frappé de tabou, afin que les générations nouvelles se développent dans l'ignorance complète des anciennes confrontations. Toute dérogation à ce secret était sévèrement puni. Alors que la population croissait à l'intérieur des murs et que les derniers belligérants des anciens conflits terminaient de mourir, l'histoire de l'Âge-Mort tomba dans l'oubli.
Plusieurs siècles s'écoulèrent. La population humaine s'accrut. La peur de l'extérieur s'estompa peu à peu, et les besoin de conquête de territoire afin de subvenir aux besoin des habitants de la ville se fit ressentir.
Sous l'injonction du septième Erger, Sisyom Antellvod, un projet d'expansion fut mis à exécution. La sortie des peuples humains marqua le début d'une nouvelle ère : en l'an 1 de l'Âge Éternel débuta la Reconquête de l'Est.
Les premières tentatives pour réinvestir le continent portèrent leurs fruits. Petit à petit, les populations humaines réinvestirent les anciennes villes, réduites à l'état de ruine. C'est au terme du premier millénaire qu'enfin l'humanité franchit les Forêts Primordiales pour retrouver sa place, jusqu'aux confins de la péninsule d'Ordiamé.
Avec le temps, et malgré des principes fraternels ancrés profondément, les peuples humains de nouveaux éparpillés sur le continent se forgèrent peu à peu de nouvelles identités régionales. L'humain étant ce qu'il est, l'unité ayant fait foi le temps d'un millénaire s'estompa peu à peu, jusqu'à ce que la nation de l'Union Humaine ne soit plus qu'un lointain souvenir.
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II - Vestiges de l'Âge Mort
Bien que très peu de traces écrites de l'Âge-Mort soient parvenues aux yeux des historiens de l'Âge-Éternel, ces temps antiques auront tout de même laissé des vestiges qui, au fil de leurs découvertes, permettent de reconstituer une esquisse de la préhistoire ysarienne.
1 - Sites Archéologiques
De multiples édifices anciens furent retrouvés, parfois au sein même des Grandes-Cités ( ex : Temple du Brasier ), où à l'extérieur ( ex : le Phare de Cristal ). Ces constructions diverses permirent aux archéologues et historiens de définir plusieurs aspects de la vie des ancêtres humains, notamment leur nombre et répartition sur le continent, certains mouvements de migrations - déterminés grâce à la récurrence de certains motifs ou techniques architecturales, mais aussi leurs besoins et préoccupation.
À ces édifices s'ajoutent des sépultures, aussi riches en informations que difficiles à trouver. En effet, selon les coutumes d'époque, il était courant d'inhumer au sein de tombeaux secrets les grands personnages de l'ancienne Ysarie. Aussi diverses en structures qu'en taille et en protection, ces tombes oubliées attirent aussi bien les archéologues et historiens que les pillards et chasseurs de trésors.
En effet, il n'était pas rare que les tombes des héros d'antan recèlent leurs effets personnels, leur richesse, et souvent les dépouilles de leurs plus proches partisans ou serviteurs, accompagnant leur maître dans sa prochaine vie. Les sépultures étaient alors pensées comme une relique de la vie du défunt, représentant leurs exploits et les défis qu'ils trouvèrent sur leurs routes au cours de leur vie passée : ainsi y trouve t'on des bas-reliefs racontant leurs prouesses, et parfois même de précieux documents écrits, mais aussi des chambres représentant leurs accomplissements, où leurs ennemis passés sont enfermés, assistant à l'ascension vers l'immortalité de leur défunt némésis.
Bien que l'accès de ces tombeaux furent autrefois scellés et leur emplacement oubliés des écrits, les barrières impalpables qui les protégeaient furent affaiblies par le temps, et certaines chansons portées aux oreilles des siècles nouveaux ont parfois semé des pistes menant à la découverte d'un site oublié, lançant sur les routes les plus téméraires des Chasseurs de Tombes, prêts à braver les dangers enfouis pour accéder aux trésors qu'ils protègent.
Enfin, les voyages d'aventuriers téméraires permirent la découverte de nombreux sites archéologiques énigmatiques, dont la fonction ou l'origine sont inconnues. De la Pierre Céleste à l'Œuf de Jai en passant par les Cercles de Géants, ces lieux entourés de mystères interrogent les historiens et archéologues autant qu'ils alimentent les légendes de l'Ysarie.
2 - Messages du passé
S'il est communément su qu'il subsiste peu de traces écrites de l'Âge-Mort, certains manuscrits parvinrent néanmoins à parvenir aux mains des historiens. Le Vileus Deijecarem ou le Codex des Glyphes en sont de bons exemples, et tout mène à penser que d'autres ouvrages recelant des savoirs inestimables attendent toujours d'être découverts. Malheureusement, les savoirs du passé sont évidemment bien loin d'être accessible. L'emplacement inconnu des anciens manuscrits n'est qu'une première difficulté, à laquelle s'ajoute un état de détérioration rendant leur lecture souvent impossible. Enfin, les ouvrages antérieurs à l'Âge-Mort furent écrits en leur temps en anciennes écritures dont le savoir fut perdu depuis l'adoption d'une langue commune en l'An 1, rendant ainsi la traduction fastidieuse et parfois impossible.
Heureusement, si la culture écrite fut majoritairement perdue, bon nombres d'événements historiques traversèrent les âges par la culture orale, qui elle se transmit de génération en génération par le biais de conteurs et de bardes, et ce jusqu'à l'époque contemporaine. Si les légendes et ballades ainsi conservées perdirent en précision et furent modifiées au gré des ajouts des interprètes au fil des siècles, elles permettent néanmoins de garder une trace de personnages et événements historiques. Faisant l'objet d'étude de la part d'historiens afin de recouper certaines hypothèses, elles permirent parfois de mener sur la piste de sites archéologiques oubliés, ce qui explique l'intérêt universel porté aux chansons et aux contes anciens. Cette étude est malheureusement rendue difficile par les créations lyriques postérieures à l'Âge-Mort, par la dispersion des chants à travers l'Ysarie, certains ayant été oubliés par les régions éloignées, et conservés par d'autres, ou connaissant plusieurs versions opposées.
III - Grands Personnages de l'Âge Mort
chevaliers des temps anciens
dragons
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