
Makwa
Dangerosité : nocif
Fréquence : commun
Race : sortinagia
Taille : Lg : 4m – ht : 1,1m (au garrot)
Poids : 1T
Description : le Makwa est une sorte de grand poisson verdâtre terrestre rampant sur le ventre, à la tête proéminente, dont la mâchoire est hérissée de crocs effilés saillant vers le haut. L'avant de son crâne est pourvu de deux pairs de narines et d'yeux carmins, ces derniers étant latéraux pour les premiers et tournés vers le ciel pour les seconds. La créature exhibe une impressionnante nageoire caudale épicerque translucide aux formes arrondies évoquant une succession de vagues, dont une petite nageoire adipeuse fait l'écho. Trois pairs de nageoires d'aspect similaire – une pectorale et deux pelviennes – saillissent des côtés du monstre, et prennent appui sur le sol comme des rames le feraient sur les flots. Enfin, et c'est sans nul doute le plus signalétique, la créature porte, englobant ses ouïes, une grande sphère d'eau en suspension au travers de laquelle baignent des branchies externes.
→ Léviathans du Monde, de 3740, chapitre I, de Pr. Krylma
Habitat : le Makwa vit à proximité de sources d'eau, sur les berges de rivières, étangs, lacs ou le long de plages de sable. Bien que plus rarement, il s'accommode également de milieux marécageux.
Comportement :
. Particularité impalpable : le Makwa tire de Jordayra une certaine maîtrise de l'eau par l'impalpable, ce qui lui permet, avant tout, de vivre hors de l'eau malgré son système respiratoire branchial, en gardant ses branchies perpétuellement immergées dans un globe aqueux qu'il matérialise, et en gardant sa peau écailleuse humide en permanence, y compris lors de sécheresse. Bien que cette particularité lui permette de s'éloigner des cours d'eau pour y trouver de la nourriture, il semble qu'il ne puisse s'en éloigner indéfiniment, devant se ressourcer en impalpable auprès d'une étendue d'eau à intervalles réguliers.
En outre, son contrôle de l'eau ne se suffit pas au besoin respiratoire, mais se manifeste également en cas de confrontation avec une proie ou un prédateur, le Makwa pouvant user de manifestations aqueuses tant défensives qu'offensives, bien que d'ampleur mesurée, et compense la lenteur de ses déplacements avec la matérialisation de projectiles ou de barrière d'eau à même de surprendre un adversaire imprudent. Enfin, le Makwa dispose d'une dernière manœuvre qu'il réserve aux adversaires les plus récalcitrants ou plus grands que lui : s'il parvient à leur infliger une morsure, il maintient l'étreinte en englobant sa cible dans une sphère d'eau afin de l'y noyer. Cette technique, bien qu'effrayante, ne lui permet pas d'user d'autres sorts simultanément, si bien qu'il n'en use généralement qu'en dernier recours.
. Chasse et alimentation : le Makwa est un omnivore opportuniste, et se contente généralement de se nourrir de ce qu'il trouve sur les berges ou dans l'eau peau profonde dans laquelle il patauge : algues, poissons, charognes, oiseaux marins, coquillages qu'il racle le long des rochers ou sur le fond de l'eau,... Son omniprésence sur l'estran du Cimetière des Épaves fait qu'il lui sont souvent associé des pertes humaines, bien qu'il semblerait que les humains dont il se repaît soient généralement des noyés ramenés sur terre par les marées, les cas d'attaque à vue semblant plus associés à la défense de son territoire plutôt qu'à de la prédation. Malgré tout, lorsque l'occasion se présente, il n'est pas rare que cette créature chasse activement des proies faciles, telles que des phoques, tortues ou iguanes marins au repos sur la côte.
. Territorialité : le Makwa est une créature très territoriale, et ainsi très agressive. Chaque individu défend farouchement une portion de côte ou de berge et tolère peu la concurrence de congénère, les affrontements entre Makwas n'étant pas rares. Bien que ces léviathans n'hésitent pas à en venir à la confrontation directe si la situation l'exige, ils préfèrent généralement des manœuvres d'intimidation en premier lieu, moins énergivores. À cette fin, ils déploient leur impressionnante nageoire caudale de laquelle ils fouettent l'air, et exhibent leurs dents effilées en ouvrant une gueule béante, gratifiant l'intrus de claquements de mâchoire de sommation à son approche. Enfin, dernier atout à leur panoplie d'intimidation, l'eau du globe aqueux qui les surmonte tourbillonne avec énergie, dans un écho torrentueux.
. Particularités sensorielles et vocalisation : n'ayant que peu de rapports entre individus, les Makwas n'ont comme communication évidente que les claquements de mâchoire et la vive rotation de l'eau qu'ils matérialisent en guise d'intimidation.
Concernant leur acuité sensitive, il semble que leur vue soit étonnamment développée pour un sortinagia. Leur deux pairs d'yeux leur offre un champ de vision très large, et une vision binoculaire à l'avant et au dessus du monstre – permise notamment par la pair d'yeux dirigée vers le haut de son crâne. En outre, le monstre possède un odorat aiguisé, utile pour dénicher sa nourriture parmi la vase ou à distance conséquente, dans le cas de charognes.
. Cycle et mode de vie : les alevins de Makwas sortis de l'œuf barbotent dans de petites mares résiduelles laissées par les pluies où ils grandissent en se nourrissant de débris végétaux et petits animaux, condamnés à une vie uniquement aquatique, n'ayant pas la maturité suffisante à l'usage d'impalpable et permettre un mode de vie amphibie. Durant les 4 moins de Luxuriance, les jeunes Makwas sont plus vulnérable que jamais, sujets à la prédation et même au cannibalisme, les alevins les plus gros n'hésitant pas à s'élever en dévorant les plus petits. C'est à l'arrivée de Sèche-Temps que les Makwas suffisamment volumineux pour pouvoir user d'impalpable s'extrairont de leur point d'eau en se confectionnant une bulle respiratoire, les autres restant condamnés à l'agonie tandis que l'assèchement de leur mare s'opère. Désormais à maturité, les jeunes Makwas terrestres se montrent particulièrement voraces durant Sèche-Temps afin de multiplier par 10 leur taille en quelque semaines, et parvenir à défendre un territoire. Si tant est qu'une de ces créatures parvienne à ce stade, son espérance de vie augmente exponentiellement, pouvant atteindre une trentaine d'années selon les estimations, bien que la plupart ne parviennent pas à ce terme et meurent au stade alevin.
. Reproduction : la saison des amours des Makwas se déroule début Renaissance, période durant laquelle ils arpentent les berges au delà de leur territoire jusqu'à rencontrer un congénère. Les Makwas étant hermaphrodites bidirectionnels protandre, lors de la rencontre, la plus petit spécimen devient mâle et le plus grand femelle, permettant l'accouplement dès lors que deux individus se rencontrent – ce qui explique en partie la prolifération de ces créatures.
La fécondation des Makwas est particulière : les organes reproducteurs – placés derrière les ouïes – libèrent les gamètes dans la sphère d'eau qui couvre leur dos respectivement, après quoi les deux partenaires s'accolent dos à dos, faisant alors la fusion des deux sphères. Après quelques minutes de brassage, les deux créatures se séparent et repartent chacune de leur côté. Les centaines d'œufs alors fécondés se développent au sein même de la sphère d'eau dorsale des deux parents durant le reste de Luxuriance, période durant laquelle ces créatures se montrent particulièrement sur la défensive, protégeant leur progéniture. C'est à l'aube de Luxuriance que les œufs éclosent, le parent répartissant les alevins dans des cours d'eau ou petites mares laissées par la pluie abondante de cette saison.
. Chaîne alimentaire : le Makwa est relativement bas dans la chaîne alimentaire, étant souvent la proie de grands prédateurs, comme par exemple le Robberback, au sein du Cimetière des Épaves ou les deux espèces cohabitent. En outre, sa faible mobilité en font un piètre poursuivant, son arsenal étant alors majoritairement défensif et dissuasif.
. Le Makwa et l’Homme : le Makwa est une créature bien connue des habitants du littoral, et a pu maintes fois entraver l'activité de villages pêcheurs, devant braver le territoire de ces créatures afin de subsister. Lors de Luxuriance toutefois, les alevins vulnérables font une source de pêche facile pour les autochtones, qui n'hésitent pas à braver le danger de la présence d'un adulte pour récupérer l'équivalent de semaines de pêche ardue.
Le Makwa est également l'objet de diverses légendes liées au Culte de l'Onde : certains textes racontent en effet que la créature aurait été bannie des eaux abyssales par SuOurlm, trouvant alors refuge auprès de Jordayra, la divinité des eaux terrestres, qui l'aurait pris en pitié et permis de subsister auprès de lui.
. Alchimie et confection
- le sang de Makwa est nécessaire à la préparation d'une potion nommée "Mare Emprisonnée", qui permet d'enfermer une quantité étonnante d'eau dans un petit flacon, et ses branchies permettent de concocter du "Respiramphibe", un élixir permettant une respiration subaquatique.
. À l’intention des chasseurs :
Le Makwa, malgré sa taille imposante, ne représente qu'un danger limité pour un chasseur aguerri, bien que sa maîtrise de l'eau puisse représenter une surprise désagréable et que ses mensurations en font une cible difficile à abattre rapidement. Toutefois, plusieurs méthodes existent afin de neutraliser ce poisson monstrueux sans trop de difficultés.
En effet, il est possible de tirer avantage de son mode respiratoire : ainsi, se débarrasser du globe aqueux signifie place la créature dans une situation délicate, devant retourner à l'eau ou concentrer ses efforts sur la matérialisation d'un nouveau globe, sans quoi la suffocation survient rapidement.
Du reste, les gestes du monstre sont lent, et s'anticipent aisément, bien que sa portée et vélocité de nuisance par l'hydrokinésie puissent être facilement sous-estimées.
Enfin, la vision binoculaire de la bête ne couvre qu'un angle assez réduit face à lui, faisant de l'encerclement une méthode efficace qui contraindra la précision de ses coups dès lors que ses cibles se situent sur ses côtés.