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Vignolnidou

Dangerosité : nuisible

Fréquence : très rare

Race : sorteptilia maudit

Taille : 30 cm

Poids : 50 kg

Description : petit reptile gras et boudiné à six membres atrophiés, à la peau couverte d'écailles rondes couleur chair. Sa tête est plantée de deux grands yeux noirs vitreux et globuleux, accompagnés d'une pair de petits orifices en guise de narine. Enfin, le dos du monstre s'ouvre régulièrement en une large mâchoire garnie de dents blanches évoquant une dentition humaine, dressant le pourtour d'une gorge d'où saillit une langue de la longueur du corps du monstre ruisselante de bave, dont l'extrémité est couverte de petites ventouses.

Habitat : tous

Comportement :

. Généralités : le Vignolnidou, parfois appelé la Fausse-Engeance, est un monstre d'apparence certes insignifiante et dont les capacités sont peu impressionnantes relativement aux autres monstres peuplant l'Ysarie, mais dont le fonctionnement marqua les esprits de telle façon qu'elle est souvent considérée comme l'une des créatures les plus vicieuses d'Ysarie. Et pour cause, sa survie repose sur un principe simple, mais terrifiant : une forme de parasitisme poussant un hôte à considérer le monstre comme sa propre progéniture et à la choyer au péril de sa vie, ou de celle de son entourage.

 

. Particularités Impalpables : le Vignolnidou possède trois facultés liées à l'Impalpable, la première des trois – et la plus insignifiante, étant que ses dents repoussent presque instantanément si perdue. Cela permet au monstre de mordre puissamment à peu près n'importe quoi sans risque, ce qui explique notamment les marques de morsure trouvées tout autour de lui, quelque soit le matériau.

Plus impressionnant et critique, le Vignolnidou possède la faculté de faire entendre son cri comme celui d'un représentant juvénile de l'espèce de celui qui l'entend – pour un humain par exemple, il sonnera comme un pleur de nouveau né.

Enfin, et c'est là le plus dangereux, le Vignolnidou peut mettre à exécution ce qu'il est communément appelé « l'Emprise du Bambin » : lorsqu'un imprudent croise le regard du monstre, celui-ci est soumis à un envoûtement extrêmement puissant altérant sa réalité, faisant resurgir en lui les plus puissants instincts parentaux, le poussant à prendre sous son aile la créature comme s'il s'agissait de son propre enfant, lui prodiguant nourriture, logis et protection. Aux yeux de l'hôte, pas de créature : ses yeux ne perçoivent qu'un nouveau né adorable.

Cet envoûtement est particulier en cela que sa cible garde toute conscience de son environnement. Il n'est pas soumis à un contrôle mental lui faisant perdre pied de la réalité – comme dans le cas des khordysects par exemple – et continuera à se comporter socialement comme de coutume, ce qui rend la présence d'un Vignolnidou difficile à détecter, du moins, dans les premiers mois... En effet, le Vingnolnidou ayant conscience que sa découverte par les pairs de son hôte le met en danger, la personne envoûtée cherchera instinctivement à cacher son protégé aux yeux du monde, à le protéger à tout prix. Cela suscite sur la longueur des comportements paranoïaques de la part de la personne envoûtée, une perte de la sociabilité, un retrait du monde.

Plusieurs expériences furent menées afin de saisir le fonctionnement complexe de l'envoûtement, et voilà ce qu'il en ressortit : il semblerait qu'un Vignolnidou ne puisse assurer un contrôle total que sur un seul hôte à la fois : celui-ci perçoit alors le monstre comme son enfant, et toute question le mettant en face de ses contradictions sont ignorées. Quand est il né ? Aucune importance. Qui est son autre parent ? Aucun souvenir. Pourquoi mange-t'il de la viande rouge ? C'est son plat préféré, rien de surprenant là dedans.

Toutefois, si le Vignolnidou est forcé à prendre le contrôle de plusieurs hôtes, la complète dévotion décroît proportionnellement au nombre de nouveaux « parents ». Ceux-ci peuvent commencer à se questionner, à comprendre certaines absurdités, voir à percevoir le monstre sous sa véritable forme.

 

. Chasse et Alimentation : le Vignolnidou est strictement carnivore, la viande saignante représentant son met favori, bien qu'il puisse s'accommoder de poisson, chair insectoïde ou autres substituts, en fonction de ce que peut rapporter l'hôte nourricier. Toutefois, la créature refuse la charogne qu'on peut lui présenter, exigeant la fraîcheur de la chair.

Si pour une raison ou une autre le monstre doit être livré à lui-même, il lui est totalement impossible de chasser seul, sa seule option étant au besoin de rameuter par le cri de petits mammifères – musaraignes, rats,... - afin de les saisir à l'aide de sa langue directement, mais cela ne suffit absolument pas à contenter son immense appétit.

En effet, le monstre semble littéralement insatiable, et avale tout ce qu'on lui présente, avec une avidité grandissante. Cet appétit peut se révéler périlleux pour son hôte qui, s'il n'a pas les moyens de le contenter, aura souvent recours au vol, voir à la mutilation, afin de satisfaire l'appétit de son protégé. Il s'agit là d'ailleurs d'une manière de déceler la présence de l'une de ces créatures, lorsque plusieurs faits de vol de viande ou de bétail sont recensés, parfois par des individus rendus très téméraires par le besoin.

La manière de se nourrir d'un Vignolnidou a souvent été qualifiée de l'une des plus repoussante des créatures connues. En effet, lorsqu'approche la nourriture, les plis du dos du monstre s'ouvrent à la manière de lèvres pour découvrir une bouche béante, dont la langue attrape la nourriture afin de la guider vers la gorge. Ne pouvant pas se déplacer lui-même et faisant preuve d'un appétit vorace, le Vignolnidou fait de son antre une véritable usine à excrément, ce qui, si elle n'est pas contenue par son protecteur, peut parfois trahir sa présence auprès du voisinage par son odeur insoutenable.

Il est à noter que les Vignolnidous ne semblent pas avoir besoin d'eau pour vivre, bien qu'ils semblent friands de lait – certains cas d'allaitement du monstre par son protecteur ayant été observés, dans un spectacle particulièrement dérangeant.

 

. Territorialité : le Vignolnidou est strictement sédentaire, ne pouvant pas se déplacer du fait de ses pattes atrophiées et de son corps massif. Ainsi, il ne change de territoire qu'à la condition d'être déplacé par son hôte directement, où si son habitat lui-même est déplacé pour une raison ou une autre. Du reste, le « territoire » du Vignolnidou n'en est pas vraiment un, et correspond plutôt au territoire revendiqué par son hôte – sous réserve du fait que l'hôte abandonne souvent la plupart de son territoire, préférant rester près du Vignolnidou afin de pouvoir réagir rapidement en cas d'intrusion.

La seule marque territoriale pouvant signifier la présence d'un Vignolnidou – au delà de ses cris – se manifeste par la présence de traces de morsures autour de son nid sur tout type de matériaux, le monstre ayant l'instinct d'essayer ses dents sur ce qui lui est accessible. La présence du reptile donne également lieu à une odeur parfaitement nauséabonde, la salive du monstre étant réputée pour ses relents atroces, ce qui parfois permet d'en déceler la présence.

 

. Particularités Sensorielles et Vocalisations : le Vignolnidou, du fait de son mode de vie parasite, ne possède pas des sens très aiguisés, n'ayant pas besoin ni de chasser, ni de se défendre activement, bien que sa vue soit relativement développée, grâce à laquelle il reconnaît son hôte.

Ses vocalisations sont toutefois bien plus intéressantes, en cela qu'elles sont perçue différemment par chacun. En effet, le Vignolnidou vocifère un « cri », que chaque individu entend comme un appel désespéré d'un pair juvénile, dans le but d'attirer un nouveau protecteur - ainsi, un humain l'entendra comme un pleur de nouveau né, par exemple. Ces vocalisations ne sont toutefois pas dues à des talents d'imitateur, mais bien à des facultés impalpables créant une sorte d'illusion auditive. Ainsi, par différentes méthodes d'observation de ce cri, il fut défini par les chercheurs que le cri « originel » - c'est à dire sans modifications impalpables – de ce monstre évoque plutôt un gargouillis braillard parfaitement repoussant.

 

. Cycle et Mode de Vie : quelques dizaines de jours suivant la ponte, et alors que les embryons achèvent leur croissance, les petits continuent de se sustenter des réserves de nourritures contenues dans la coquille – véritable concentré de nutriments accumulés tout au long de la vie des parents. Au long de cette période, la coquille de l'œuf vire à des couleurs chatoyantes et ostensibles, visant à attirer le premier hôte du nouveau né, qui lui-même pousse déjà, à travers la coquille, des cris d'envoûtement. Le premier hôte ne tarde généralement pas à survenir, après quoi une succession d'hôtes s'engage généralement jusqu'à ce que le jeune vignolnidou ne trouve un hôte stable et sédentaire, qu'il parasitera toute sa vie jusqu'à sa propre reproduction.

Dès lors, l'espérance de vie du Vignolnidou croît exponentiellement, son quotidien se résumant à attendre patiemment d'être nourri par son hôte, et si celui-ci vient à mourir d'une manière ou d'une autre, à en séduire un nouveau grâce à son cri d'appel. Ce mode de vie confortable peut durer plusieurs années, les spécimens les plus vieux recensés ayant atteint les quinze ans. C'est au terme d'une vie d'oisiveté que le Vignolnidou vieillissant, à l'approche de l'hiver, se prépare à la reproduction qui, à son terme, signe la fin de sa vie.

 

. Reproduction : Lorsque l'hiver touche à sa fin, l'hôte donne toute la nourriture dont il dispose à son protégé, se laissant peu à peu mourir de faim auprès de lui : dévorer les restes de son hôte devient alors l'ultime étape précédant la période de reproduction. Le Vignolnidou, amaigri par le manque de nourriture hivernal, obtient une masse suffisamment faible pour pouvoir se déplacer de manière autonome, et se met à sécréter massivement une bave à l'odeur atroce et très puissante, dont la fonction est triple. Ce fluide sert ainsi d'une part à repousser les prédateurs éventuels, le Vignolnidou étant alors plus vulnérable que jamais, mais également à signaler sa position auprès de partenaires de reproduction, qu'ils repèrent à l'odeur, en plus de leur servir de surface glissante sur laquelle traîner leur corps boudiné à la puissance de leurs bras atrophiés.

Ce voyage leur est souvent fatal : n'ayant aucun instinct de chasse, les monstres en vadrouille ne doivent leur subsistance qu'à la graisse accumulée, et sont des proies faciles pour les prédateurs n'étant pas repoussé par leur bave défensive. Il est à noter que durant cette période, le cri de ces monstres ne semble plus avoir d'emprise sur un potentiel nouvel hôte, et ce pour une raison inconnue.

Se guidant à l'odeur, si deux partenaires parviennent à se rencontrer, la reproduction a lieu, après laquelle la femelle dévore le mâle afin de gagner l'énergie suffisante à son dernier voyage : la ponte. Au cours d'une pérégrination qui coûte généralement la vie de la mère par prédation ou épuisement, les œufs sont ainsi éparpillés en des endroits très exposés, bien que leurs couleurs adaptées au camouflage les préservent de la prédation... du moins pour quelques temps !

 

. Chaîne Alimentaire : le Vignolnidou est difficile à placer au sein de la chaîne alimentaire. Bien qu'inapte à chasser lui-même ou à affronter le moindre prédateur, son menu dépend de l'hôte qui le protège, pouvant de fait l'élever au rang de super-prédateur.

 

. Le Vignolnidou et l'Homme : malgré sa rareté et son caractère relativement inoffensif en comparaison d'autres prédateurs terrifiants qui sillonnent le monde, le Vignolnidou n'en laisse pas moins une trace traumatique dans beaucoup d'histoires humaines locales. En effet, quelques récits de parents condamnant leurs propres enfants à la famine tout en goinfrant un monstre jusqu'à leur propre mort devinrent tristement célèbres par les descriptions morbides qui en furent faites par les ménestrels, rendues d'autant plus atroces qu'elles se déroulent souvent parmi les populations humaines, au nez et à la barbe de chacun.

Toutefois, certains signes peuvent permettre de déceler la présence d'une créature dans un voisinage : achat compulsif de nourriture en période d'abondance, vol de bétail, changement de comportement... Malheureusement, la rareté du monstre en fait aussi sa force, les signes annonciateurs n'étant pas toujours reconnus avant l'éclosion d'un désastre. Certaines disparitions sont également imputées à ces monstres, leur hôte choisissant parfois de quitter les agglomérations pour trouver un endroit esseulé, afin de garantir la sécurité de leur protégé vis à vis de leurs pairs.

Enfin, certains chercheurs considèrent l'existence des Vignolnidous sous un jour plus optimiste, exposant le fait qu'il régule naturellement la prolifération des monstres les plus dangereux, plus à même de devenir le dernier hôte du Vignolnidou et donc de limiter sa propre reproduction. Cet argument est à nuancer toutefois, ses détracteurs y opposant le fait que, dans le but de nourrir la faim insatiable de leur protégé, ces monstres, tant que dure l'emprise, deviennent plus agressifs que jamais.

 

. Alchimie et Confection :

. Deux potions sont issues du Vignolnidou : la Nauséabave, permettant si brisée de libérer une odeur atrocement fétide, et la Perçivoire, permettant une repousse des dents.

. Les composants de Vignolnidou permettent la confection d'équipement tirant profit de la pitié qu'ils inspirent, entre autre effets étonnamment variés... et parfois dangereux pour leur utilisateur. Il est à noter que certaines pièces d'équipement demandeuses en matériau nécessitent plusieurs spécimens afin d'être assemblées, ce qui, au regard de la rareté de la créature, est souvent un frein à leur marchandisation.

 

. À l'Intention des Chasseurs : le Vignolnidou n'est pas lui-même un adversaire très impressionnant, n'ayant de répondant à l'agression que sa bave dont l'odeur peut dissuader d'une confrontation. Deux mises en garde, cependant :

D'une part, le monstre est protégé par son hôte qui, selon sa nature, peut se révéler un adversaire bien plus retorse.

D'autre part, si l'hôte est neutralisé, il subsiste un risque de le devenir soi-même si un minimum de précaution n'est pas respecté. En effet, l'envoûtement passant essentiellement par cri, se priver soi-même de capacité auditive permet de résister à l'emprise. Du reste, il est conseillé de ne pas perdre son temps à tenter de vaincre le protecteur lui-même, mais plutôt de viser directement le Vignolnidou, dont la disparition rompt immédiatement l'emprise sur son hôte – bien que cela reste plus facile à dire qu'à faire selon la configuration.

Tout outil pouvant tirer une victime d'une illusion peut également se révéler salvatrice afin de désenvoûter un hôte sans effort.

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