Convictionnisme
Croyance : le convictionnisme est un culte voué au Sörgisredom, entité divine aux milles visages, souvent représentée comme un corps arachnéen couvert de visages humains. Ce dieu occulte accorderai la force d'accomplir ses objectifs et d'agir pour ses convictions, en l'échange d'un sacrifice de sa propre personne : ce sacrifice peut être de différente importance, l'influence du Dieu allant croissante avec l'intensité du sacrifice.
Le monde fut autrefois régit par le Sörgisredom, créature de spiritualité, et toutes les créatures de l'univers sont de simples ouvriers, voués à créer une harmonie, une cohérence et un équilibre : le prédateur régule les proies, les proies régulent les plantes, les plantes régulent la terre et l'air... Ce modèle est la création, l'oeuvre du Sörgisredom, extérieur à ce monde qu'il a créé, de même que le peintre est extérieur à sa toile. Mais un jour, le Sörgisredom entra en connexion avec le Monde, comme si le peintre avait touché la peinture. Cette connexion créa la conscience en un homme. Celui-ci se détacha alors de la logique du monde, et chercha sa propre spiritualité : il arrêta alors de suivre la logique du monde pour créer sa propre voie. Sans égard pour l'hiver, il créa le feu et le vêtement pour se protéger du froid. Sans égard pour ses prédateurs, il créa les outils, et les armes pour rivaliser avec eux. Sans égard pour l'homme, il créa l'amour, la jalousie, l'empathie, la haine, l'envie et le désespoir, la joie et la paresse, le soin des plus faibles, et l'encadrement des plus forts. Comme une pierre dans le ruisseau, il créa un déséquilibre dans le flux du monde.
Le convictionnisme veut donc que l'homme rende cette spiritualité volée afin de retrouver la logique et l'équilibre originel. Sacrifier l'individualité au profit de la fatalité et de la justice. Les sentiments de rancoeur, de jalousie, de rébellion, de regrets et de dépassement de soi sont condamnés, tandis que ceux de devoir, de détermination, et d'acceptation de la fatalité sont glorifiés.
Le convictionniste peut, et dans certains cas doit, sacrifier son identité et sa spiritualité au profit d'une aide à accomplir ce pour quoi il est destiné. Ainsi, un fidèle pourra sacrifier son nom, ses souvenirs, ses sentiments, ou même son visage pour obtenir du Sörgisredom une aide à accomplir son devoir. Rendre au Dieu l'Identité Volée, et aider à récupérer le Monde Juste.
Le Destin et la Logique sont prédéterminant dans le Convictionnisme, et répondent à deux définitions précises :
- Destin : force du monde qui amène toute chose et individu à une fin donnée, amenant à l'équilibre.
- Logique : la Logique est le chemin pour arriver à l'équilibre. Elle veut que si un événement arrive par simple rapport de force, il ne faut pas s'y opposer ou tenter de choisir une voie permettant une fuite ou une inversion de la fatalité. Si la pluie tombe, le sol doit être mouillé. Si la nuit tombe, l'obscurité doit régner. Si une lame est montrée, le sang doit couler. Si le fort s'en prend au faible, le fort doit l'emporter.
Institution : la convictionnisme ne connaît pas de clergé, le fidèle s'adressant directement au dieu sans intermédiaire.
Toutefois, les Chevaliers de l'Ordre, une organisation de guerriers fidèles au Dieu, tente de rétablir la Logique autour de lui. Ces chevaliers sont à la fois craints et respectés, car connu pour leur intransigeance et leur dangerosité. En effet, oeuvrant pour la logique, ils anéantissent toute rébellion envers l'Ordre. Ainsi, si un incendie se déclare suite à une sècheresse mais que l'homme parvient à l'éteindre, un Chevalier de L'Ordre remettra le feu à cette même grange, et ira souvent jusqu'à tuer celui qui éteignit le brasier. Ce sont les ennemis de toute rébellion. Ces chevaliers, en contrepartie de la puissance supposément conférée par le Dieu, ont sacrifié toute spiritualité, ne trahissant aucune émotion : ils ont rendu au créateur l'Identité Volée. Ils portent chacun un masque, et ne parlent que pour exprimer acter quelque chose.
Lieux de Culte :
Les seuls lieux de cultes liés au Convictionnisme sont les Idoles Sacrificielles, des statues érigées à l'effigie du Sörgisredom en son honneur. C'est au pied de ces statues que les sacrifices ont lieu. La création de ces édifices de pierre remonte à la nuit des temps, et le culte en interdit de nouvelles érections. Ces idoles parsèment tout le continent, jusqu'à des endroits des plus insolites, et personne ne sait qui en fut le bâtisseur.
Rites : afin d'obtenir, supposément, l'aide et l'approbation du Sörgisredom dans le but de rétablir la Logique, un fidèle doit effectuer un sacrifice : rendre au Dieu l'Identité Volée, afin de récupérer la puissance nécessaire à sa fonction.
Impact sur le Continent :
Si autrefois le Convictionnisme était un culte répandu, son hostilité envers la nature même de l'homme lui créa de nombreux ennemis, hostiles à cette religion. Ainsi, la grande majorité des statues érigées au Dieu furent détruites par des païens, interdisant la communion avec le Dieu, raréfiant ainsi le nombre d'adeptes au fil des siècles, et obligeant certains adeptes à opérer leur sacrifices seuls, sans intervention divine. Aujourd'hui, les idoles sacrificielles sont rares, et recluses dans des endroits souvent inaccessibles aux hommes, ainsi épargnées de la destruction par les païens.
Les Chevaliers de l'Ordre sont à la fois craints et méprisés par la plupart des humains. En effet, leurs actions, souvent à l'encontre du sens commun et parfois d'une rare violence, sont condamnées par les lois ysariennes. On recensa par exemple de nombreux meurtres de médecins par les Chevaliers de l'Ordre, ceux-ci les considérants comme allant contre le sens de la Logique, car soignant les faibles d'une mort destinée par la maladie ou l'infirmité.
Toutefois, ces guerriers jouissent d'un certain respect par une partie de la population depuis leur éclatante intervention lors de la Bataille Sans Visage, au cours de la Guerre des Plaines. En outre, leurs services sont parfois requis par des particuliers ou des autorités locales, usant de leur intransigeance et de leur culte à la Logique pour écraser des rébellions de minorités, ou pour réparer une injustice.