Au front, demain, je pars
Il est vrai, jamais plus, je ne porterai lin,
Velours et boutons d'or, vêtements en satin -
Mais de cet attirail, maintenant je n'ai cure,
J'y préfère la ferraille et le cuir d'une armure
Il est vrai, jamais plus, je ne mangerai gras,
De faisan ou d'épices, délicieux mets et plats -
Mais pour ces grands festins, je n'ai plus d'intérêt,
Je préfère nourrir le corps de nos armées.
En un dernier regard vers le soleil couchant,
J'admire peu avant l'heure un ciel empli de sang
Nulle peur ne m'envahit, je m'en vais vers la gloire,
Car, adieu mes amis, au front demain je pars.
Il est vrai, jamais plus, je n'aurais le loisir,
D'une partie de cartes, d'un morceau de plaisir -
Mais je n'ai plus envie de ces amusements,
Car jusqu'au crépuscule dure mon entraînement.
Il est vrai, jamais plus, je ne toucherai d'or,
D'argent ou bien de bronze, de splendide trésor,
Mais peu me chaut ces richesses tant convoitées,
Car mon épée, ma lame est forgée dans l'acier.
En un dernier regard vers le soleil couchant,
J'admire peu avant l'heure un ciel empli de sang
Nulle peur ne m'envahit, je m'en vais vers la gloire,
Car, adieu mes amis, au front demain je pars.
Il est vrai, jamais plus je n'aurais de foyer,
De toit ni de jardin, ou de taxe à payer -
Cela n'importe plus tant que je me sustente
Auprès d'un feu de bois, sur le pas d'une tente.
Il est vrai jamais plus je ne verrai ma femme,
Mon homme, mes enfants, les reflets de mon âme,
Mais je ne pense à eux, car dans mon bataillon,
La famille s'agrandit de mille compagnons.
En un dernier regard vers le soleil couchant,
J'admire peu avant l'heure un ciel empli de sang
Nulle peur ne m'envahit, je m'en vais vers la gloire,
Car, adieu mes amis, au front demain je pars.
note : ce chant était entonné par les troupes humaines vers la fin de la guerre sanglante, entre 7106 et 7109, période durant la quelle la violence des combats et les nombreuses pertes humaines avaient un impact très fort sur les mentalités et la vision même du conflit.