La Révolte des Geôliers
La Révolte des Geôliers, qui eut lieu la nuit du 17 au 18 Traenal 6971 en plein cœur d'Irthelios, fut l'un des attentats les plus meurtriers de mémoire humaines. En effet, ce fut la première, et à ce jour seule, évasion de masse de la Forteresse du Sort, amenant à la remise en liberté de certains des plus dangereux criminels de l'époque simultanément, dont certains sévissent encore de nos jours.
Si pendant longtemps l'on avait cru à une intervention extérieure à la prison ou à la corruption des gardes, de nombreuses enquêtes furent menées, et ce fut un certain Phileas Selhöm qui, dans son ouvrage intitulé La Garde ne fut pas de Mise, éclaira en 7056 avec une exactitude, depuis prouvée, les mystères planant sur l'affaire.
Il y explique ainsi l'implication d'un certain mage nommé Wolfier W. Firmeion, interné deux jours avant l'incident pour une série de meurtres de représentants de l'ordre et destruction de bien communs. Ce mage-né possédait la capacité d'influencer mentalement une créature ou animale dénuée de conscience propre ( il est notable qu'il était dans l'impossibilité d'en influencer plusieurs simultanément. ). Ainsi, cet homme aurait d'abord dicté à un blierm de sa geôle de seulement simuler le drainage de sa psyché. Des expériences menées par Sir Selhöm révélèrent que les clones d'un blierm partagent la même conscience que leur original - aussi le reste des blierms de la cellule ainsi que de la cellule voisine, eux aussi clonés, suivirent de même les instruction du détenu.
Des recherches de fichier révélèrent que le détenu de la cellule voisine de Firmeion était un certain Drex Ilresyl, mage spécialisé dans la maîtrise de la glace et interné pour vols et meurtres. Celui-ci aurait alors profité du retour de ses pouvoirs pour neutraliser un garde et lui subtiliser le contre-sceau à même de le libérer, après quoi les deux complices libérèrent avec une discrétion remarquable la quasi-totalité de l'Aile-Est de la Forteresse, jusqu'à trouver un détenu à même de détruire le mur d'enceinte, permettant aux mages de s'échapper. L'alerte, donné trop tard, ne permit que d'arrêter la libération d'autre détenus, et la traque de prisonniers à travers la ville. Fort heureusement, encore affaiblis par leur traitement intra-muros, la plupart des évadés ne purent opposer que peu de résistance, ou ne purent pas s'éloigner assez vite pour pouvoir s'évanouir dans la ville.
Malgré cela, le bilan reste très lourd : 73 gardes furent tués, 45 portés disparus. On ne retrouva parmi les 42 évadés que 35 d'entre eux, dont 27 furent exécutés immédiatement. Enfin, on recensa pendant la semaine qui suivit l'évasion 82 meurtres attribués aux évadés de la Forteresse. Wolfier W. Firmeion et Drex Ilresyl ne furent pas retrouvés, et la Forteresse fut reconstruite et renforcée peu après.