Ballade du Sculpteur de Verre
L'ombre aviaire du vautour,
Là où le jour n'est que calvaire,
Est la seule ombre aux alentours.
L'immonde sable est à la terre,
Ce que les pleurs sont à l'amour :
Succession. Aride, amère
La désolation seule entoure
Celui qu'on dit Sculpteur de Verre.
Il marche, il progresse, il avance,
En intrépide, en solitaire
Misérable point dans l'Immense,
Harassé par l'astre solaire.
Nenni ! Ce n'est pas la démence
Qui l'attira en cet enfer :
C'est l'honneur qui pousse à l'errance
Celui qu'on dit Sculpteur de Verre.
Au crépuscule d'un jour ardent,
Soudain, s'ouvre en deux le désert.
Une bête en jaillit, hurlant,
Lézard de sable aux yeux verts.
Le monstre, gigantesque titan,
Né des entrailles de la guerre,
Assaille, tous crocs en avant,
Celui qu'on dit Sculpteur de Verre.
Le monstre est vaincu. Sous le feu,
Son corps de sable est éphémère.
Le géant devient trophée de
Celui qu'on dit Sculpteur de Verre.
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Cette ballade, dont l'écriture est revendiquée par le Rossignol des Plaines, barde originaire de Prälko, s'inspire des exploits d'un mystérieux Yll'Feärsys, dont la puissance pyromantique serait suffisante pour transformer le sable du corps des Qer'Nadyls en verre. L'existence de ce personnage est assez contestée, bien qu'un certain nombre de sources atteste de la vraisemblance de cette rumeur.