Rouge
Rouge, rouge était le ciel du soir estival
Lorsque j'aperçus ta silhouette contemplant,
Hissée sur le rocher, l'ardeur de l'océan.
Sur tes joues glissaient mille perles de cristal
Rouges, rouges étaient tes lèvres versant les mots
Qui touchèrent le cœur de l'homme au fond de moi.
Je te pris dans mes bras, sous mon aile et mon toit,
Afin de, de ton âme, délester le fardeau.
Rouges, rouges brillaient les cerises et vins
Du repas pour lequel je n'avais plus d'égard.
Car c'était toi que je dévorais du regard,
Quand de ton premier rire je fus le témoin
Rouges, rouges devenaient tes splendides joues,
Alors qu'au creux de ton oreille mes doux vers
Caressaient tes pensées tel ta gorge ton verre -
À l'ultime note tu parvins à mon cou.
Rouge, rouge était le champ de coquelicots
Où nous écoutions les oiseaux des bocages,
Où le temps passait tel, dans les cieux, les nuages
Où mon coeur extasié vit son jour le plus beau.
Rouge, rouge était le sol de la chambre en deuil
Lorsque rentrant un soir je te vis assoupie :
L'iris, fine couronne - aux poignets ses rubis ;
Aux lèvres le sourire, mais une larme à l'oeil.